13.6.09

Jana Und Js, le retour....



On leur disait à bientôt cet automne (clic). Jana & Js reviennent avec (le faux) printemps en tant qu'invités aux "Lézards de la Bièvre".

Jana & Js font partie de la WCA (collectif de pochoiristes) créé par Artiste Ouvrier autour d'une technique et d'une philosophie de la pratique du pochoir.
Js a commencé le pochoir sous le nom de "Is bach" et depuis 2006 travaille avec Jana. Leur principale thématique est celle du regard urbain. Après avoir vécu à Madrid et à Paris, ils vivent maintenant en Autriche.

En balade dans le 5ème arrondissement, nous avons rencontré JS. Passer un moment avec lui, nous a permis de voir l'évolution de son travail et nous a donné envie d'en savoir plus sur ces pochoirs que l'on croise sur les murs parisiens et sur ces artistes partis vivre en Autriche. Nous les remercions d'avoir bien voulu répondre à quelques questions (par mail).

En quelques mots, qui êtes vous ?

Jana est autrichienne, Js est français. Nous nous sommes rencontrés à Madrid il y a un peu plus de cinq ans. Nous faisons des photos, des pochoirs et un peu de sérigraphie.




Jana und Js, prénoms ou noms d'artistes ?

Prénom pour Jana et initiales du prénom pour Js.

Comment en êtes vous venus au pochoir ?

Lorsque nous vivions à Madrid, nous avons tout de suite remarqué pas mal de pochoirs sur les murs. Cette technique est apparue comme étant le moyen d'expressions artistique qui me (Js) convenait parfaitement. j'ai donc commencé très simplement à découper des pochoirs. En venant vivre à Paris j'ai rencontré des pochoiristes dont Artiste-Ouvrier avec qui j'ai développé les techniques de découpe et de peinture. A ce moment là je signais effectivement Is Bach. Cette période reste pour moi celle des premières recherches et des premières tentatives.


Avec Pixal Parazit Pix Francis

Vos pochoirs sont "photographiques", réalisés à partir de vos photos, photographiez-vous en pensant "pochoir" ou le choix du pochoir se fait en fonction de la photo ?

Nous ne nous sommes pas fixés de règle sinon celle de travailler d'après nos photos. Parfois nous photographions en pensant au pochoir, parfois nous regardons nos photos et décidons d'en faire un pochoir.





Dans votre travail, on voit beaucoup de photographes, de décors urbains (immeubles, tours) et d'immeubles en ruines, en friche, comment en êtes vous venus à ces thèmes ?

J.S : En 2006, j'habitais près de la rue de Bagnolet où un parking a été détruit. J'ai pris pas mal de photos et était assez fasciné par ce spectacle de destruction, j'ai fait un pochoir. Le fait de travailler sur des éléments urbains et de les replacer ensuite dans la ville me semblait intéressant.
Jana : Plus tard, j'ai fait un portait de photographe et nous avons peint ce portrait sur fond d'immeubles. En plus d'apporter un coté vivant à notre travail, les portraits de photographes symbolisent le regard, notre regard sur la ville et ses évolutions.




Pix Thias




Comment se fait le choix des couleurs, vous innovez ou vous essayez de tenir compte des couleurs de la photo ?

Les photos sont la base de notre travail, mais nous n'essayons pas de les reproduire à l'identique grâce au pochoir. En général, le choix des couleurs est pensé au moment où nous peignons en essayant plutôt de prendre de la distance avec l'image d'origine et de proposer une version différente à chaque fois.



Quelle est votre démarche artistique ?

Notre démarche s'appuie sur notre vécu, notre expérience. Nous prenons des photos au gré de nos rencontres, de nos voyages, dans notre vie de tous les jours. Nous en faisons des pochoirs avec lesquels nous composons nos peintures. Notre travail repose sur la mise en abîme, le reflet, le regard sur la ville, des gens dans la ville.












Vous avez été très présents au sein de la scène parisienne et êtes partis vivre en Autriche. Quelle est la place et la tolérance du street-art là-bas ? Posez vous vos pochoirs ou collages dans les rues ?

Là où nous vivons (Salzburg) il y a assez peu de place pour le street-art, et à notre sens cette ville offre peu d'intérêt pour y placer notre travail. Pour le moment nous n'avons donc fait que très peu de choses. Vienne est au contraire une ville où le street-art est plus présent avec des acteurs important sur cette scène.






Pix by Francis

Vous faites également de la sérigraphie, qu'est ce que cela vous apporte en plus par rapport aux pochoirs et quel est votre travail sur ce nouveau support ?

La sérigraphie est une technique assez proche de celle du pochoir. Elle permet de faire cependant des séries plus importantes. Pour le moment nous apprenons et découvrons les possibilités qui sont offertes.

Quel est votre support idéal ?

Un mur, une ville. C'est dans le décor urbain que notre travail a le plus de sens.







Une anecdote, un souvenir d'un moment en posant un pochoir dans la rue ?

Nous n'avons pas d'anecdote extraordinaire à raconter. Nous pouvons simplement dire que de nombreux moments où nous intervenons dans la rue sont l'occasion de rencontres, d'échanges positifs ou négatifs mais toujours enrichissants.





En ce moment, vous préparez les "Lézards de la bièvre" à Paris. Pouvez vous nous parlez un peu de ce projet.

Les lézards de la bièvre est une association qui organise les portes ouvertes des ateliers d'artistes des 5ème et 13ème arrondissements et qui rappelle que dans ces quartiers une rivière, la Bièvre, a été enterrée. Depuis neuf ans cette association invite chaque année un artiste pour baliser le parcours en intervenant sur les murs. Miss tic, J. Mesnager, Némo, Moko & Associés, Speedy Graphito, Jef Aérosol, FKDL et Artiste-Ouvrier nous ont précédé. Nous aurons donc peint pendant un mois une trentaine de pièces de la place de Rungis à la Seine.





Pix Tat & Francis












Après les "Lézards", quels sont vos projets, vos envies par rapport à votre travail ?

Nous reviendrons en région parisienne en septembre pour l'exposition Arcité à Fontenay-sous-Bois et à cette occasion nous interviendront également sur les murs de la ville. Pour le reste nous continuerons à prendre des photos et à nous inspirer de nos rencontres dans notre travail.





Quelque chose à ajouter, un p'tit mot, dédicace aux amis ?

Un grand merci à Artiste-Ouvrier, sans qui nous ne serions pas à Paris en ce moment à peindre pour les lézards de la Bièvre. Merci à l'association (et à Maud) qui nous a fait confiance. Une bise à nos amis et nos familles qui nous suivent dans notre progression et aux membres des collectifs WCA (Marybel et 6lex) et ASA (Alba, Dash, Quasikunst et Pihro).
Et merci à vous pour l'intérêt porté à notre travail.






Les lézards de la Bièvre c'est ce w-e, les 13 et 14 juin 2009.. Vous pourrez rencontrer Jana & Js, découvrir au cours du parcours leur univers, et photographier à votre tour ces photographes, ces ambiances. Il est toujours agréable et surprenant de découvrir au coin d'une rue leur Polaroïd, leur peinture. Je vous invite à allez voir ça par vous-même, ce w-e ou lors d'une prochaine balade dans ces quartiers.

Leur site
Flickr Jana
Flickr Js
Flickr WCA
Artiste-ouvrier, le site


Texte, interview et photos par Tat, sauf mentionnées ; Francis & Thias.


3 commentaires:

Thias a dit…

tres bon cette itv

Chrixcel a dit…

Une bien belle restrospective photo des Lezarts, pour moi qui n'ai pas pu y être c'est comme si j'y avais assisté...la qualité des photos, des mises en situations et des montages est impeccable, et enfin merci à Jana et JS pour avoir dévoilé un peu d'eux !

passantepensante a dit…

j'aime beaucoup leur travail et surtout les photographes:)
B.